Aux environs de neuf heures, les deux légions se présentèrent à l'est du village. Comme prévu, elles entreprirent de se déployer face à ce qu'elles pensèrent être le gros des troupes du maréchal. Toute fois, prudentes, elles ne s'engagèrent pas toutes les deux dans le vallon: la légion de granit pris les devants, tandis que la légion de jade forma un arrière défensif hors de portée des canons. Le maréchal Pencroff, qui suivait ce mouvement depuis les redoutes, ordonna aux artilleurs de laisser la légion s'approcher, avant de débuter leur feu. Dans les tranchées, les vélites-carabiniers et les tirailleurs-grenadiers attendaient, leurs mousquets appuyés sur le parapet, que l'ordre leur soit donné de faire feu. Puis, quand le maréchal estima que l'ennemi s'était assez engagé, il fit donner le feu. La vingtaine de canons, disposés en "grande batterie", fit feu par salves de boulets de 6 à 8 livres sur les rangs ennemis que le terrain avait forcé à adopter un "ordre en profondeur". Chaque boulet eut donc un impact décuplé, certains projectiles emportant parfois plusieurs hommes d'un coup. La légion de granit ne perdit cependant pas pied, et poursuivit son avancée: elle était en effet composée de soldats particulièrement fanatiques, et était menée par un évêque parmi les plus charismatiques de l'église qui s'exposa au devant de ses hommes, embrasant ces derniers par son exemple. Les pertes de la légion furent terribles, mais elle menaça bientôt les tranchées ou les soldats du maréchal la reçurent par une formidable mousquetade. Plusieurs fois, un formidable craquement déchira l'air, alors que les 3 000 mousquets vomissaient à l'unisson un nuage de fumée blanche qui venait s'élever en panaches saccadés dans le ciel. pendant près d'une heure, les carabiniers et les grenadiers fixèrent l'ennemi sous ce feu terrible, mais ils ne parvinrent pas encore à faire débander cette légion qui se montrait si opiniâtre.<br>
Voyant que la légion de granit était en difficulté, l'évêque de la légion de jade voulut lui prêter main-forte en lui envoyant une partie de son infanterie en soutien. Malheureusement, ce mouvement avait été attendu par le maréchal, qui dévoila alors ses deux divisions de combat, sa véritable force. Arrivant par le nord et par le sud, la 1e et la 2e division du corps des maréchaux fondirent sur la légion de jade, surprenant celle-ci dans son mouvement vers l'ouest. Grenadiers en tête, flanqués par des escadrons de dragons, les deux divisions se disposèrent en étau autour de la légion de jade, qui ne pouvait plus arrêter son propre mouvement en avant. Dans un ultime sursaut, comprenant que le centre du dispositif du corps des maréchaux n'était en fait qu'une formidable redoute de canons, certes bien défendue, mais néanmoins peu garnie; la légion de jade se jeta à la rencontre de la légion de granit, et se joint à elle pour tenter d'enfoncer les défenses du maréchal. Ce dernier, voyant les deux légions, éprouvées mais encore combatives, se ruer sur sa ligne; ordonna de fixer les baïonnettes et de faire passer les canons à mitraille. La bataille prit alors une intensité terrible: la mousquetade se poursuivit sous le tonnerre assourdissant des canons et le sifflement sinistre des éclats de métal qui se dissipaient dans les rangs ennemis. Puis, au moment suprême ou les deux légions allaient atteindre les tranchées, le feu des canons cessa, et laissa place à un hurlement. Face aux paladins épuisés et suffoquant dans la fumée de la poudre, le régiment de vélites-carabiniers sortir sortit des tranchées, l'arme au bras. Son chef de corps, le lieutenant-colonel Fournier, mena l'assaut sabre en main; le visage noir de poudre. Criant à ses hommes "à la fourchette", il se rua en avant, suivi par ses fantassins. Une clameur terrible s'éleva alors dans le brouillard blanchâtre, tandis que les carabiniers et les paladins s'entretuaient à l'arme blanche. Voyant ce formidable combat, et conscient que cet élan allait emporter la décision de la bataille, le maréchal Pencroff rassembla avec lui les deux régiments de tirailleurs-grenadiers aux cris de "J'irai croiser le fer", une des devises du corps. Soutenu par cette vague vivante, il se jeta dans la mêlée. A l'est, les 1e et 2e divisions continuaient d'entamer la légion de jade par ses flancs, mais la fumée empêchait les grenadiers de viser clairement, et le corps à corps qui s'était engagé induisait un fort risque de tir-ami. Les deux divisions durent donc se cantonner à poursuivre leur encerclement de l'ennemi, mais ce dernier allait encore pouvoir compter sur un atout salutaire...<br>
(wip)<br>arrivée En effet, vers seize heures, une colonne de cavaliers lourds fut signalée à l'est. Prévenus de la légion l'engagement des légions de granit et de jade, et inquiétés par le manque de nouvelles du front, l'archevêché avait détaché l'Ost des chevaliers de la lumière, issu de la légion de jadel'ouest, pour l'envoyer en renfort. L'arrivée imprévue de cette puissante cavalerie lourde permit aux deux légions, durement ébranlées et partiellement encerclées de percevoir une porte de sortie sur leurs arrières, ou les divisions du maréchal ne pouvaient pas se permettre de tourner le dos à pareille cavalerie. Les grenadiers des maréchaux, comprenant que leur position sur l'arrière des deux légions était compromises, se reportèrent sur le nord et le sud, laissant une brèche à l'est, d'ou étaient venues les deux légions sont prises . Celles-ci, dans un ultime effort pour éviter l'anéantissement, rétrogradèrent en hâte. Laissant derrières elles leur infanterie, déjà en étau par prise avec les fantassins du maréchal, les deux divisions légions sauvèrent ainsi leur cavalerie, qui s'était maintenue sur les arrières des légions pour tenter de contenir les grenadiers. galopant au travers du vallon en direction des maréchauxchevaliers de la lumière, les chevaliers d'opale et de granit se sauvèrent donc, suivis de près par une partie des bacheliers, plus éprouvés en pertes cependant. la majeure partie de la cavalerie des deux légions échappa ainsi aux combats, mais le maréchal n'avait pas dit son dernier mot. Si ses dragons étaient en effet occupés à achever l'artillerie infanterie des paladins, il disposait encore de deux régiments de cavalerie lourde: le régiment de maréchal-cuirassier et le régiment colonel-général de cavalerie. Ces derniers, maintenus en réserve, étaient en effet prêts à pieds combattre: ils furent lancés à travers le vallon par le sud. Contournant les combats d'infanterie qui secouaient encore le champ de bataille, les cavaliers du maréchal se jetèrent à la rencontre des chevaliers et des bacheliers de l'église, qui furent un instant pris de court. Mais dans un élan héroïque, les bacheliers de la légion de jade et de granit firent volte-face, en contre-attaquèrent les cavaliers du corps maréchal; afin de permettre aux trois ost de chevaliers, soit 3 000 hommes, de quitter le champ de bataille. Evidemment, les bacheliers, qui étaient équipés en cavalerie légère, le tirent pas longtemps face à des maréchaux cuirassier. Mais la disproportion de leur nombre, deux ost de mille homme contre deux régiments de cinq-cents hommes, leur infligent permit de gagner suffisamment de lourdes pertestemps pour que les chevaliers ne s'enfuient. Dans le vallon, les combats se terminaient. <br> Vers dix-huit heures, l'infanterie des légions de brefs combats au granit et de jade avait été totalement anéantie, et les bacheliers des deux légions avaient également péri sous les assauts des troupes du maréchal. Mais le bilan était également très lourd pour le corps à corps ont lieu mais des maréchaux. Si il avait pu dissoudre les deux légions, exception faites des chevaliers, son avant-garde avait été particulièrement éprouvée. Dans l'assaut d'infanterie et les combats qui s'en étaient suivis, le régiment de vélites-carabiniers avait perdu 200 hommes sur les 1 000 de son effectif. Pour sa bravoure à la tête de son unité, le lieutenant-colonel Fournier, qui avait été blessé à la poitrine par un coup de rapière, fut nommé Colonel sur le champ de bataille. Quant aux régiments de tirailleurs-grenadiers , ils avaient perdus chacun près d'un dixième de leurs forces. Les deux divisions, elles, engagées plus tardivement au corps-à-corps, avaient essuyé de moindres pertes et réussi à faire subir de très lourds dégâts à l'ennemi. En somme, le bilan était plus que favorable au maréchal: ses pertes, bien que tragiques, étaient sans commune mesure avec les milliers de cadavres que les repoussent énergiquementlégions de granit et de jade avaient laissés derrière elles. La victoire était consommée, malgré mais la fuite de 3 000 chevaliers était tout de lourdes pertesmême préoccupante. Les On peut se surprendre d'ailleurs que la cavalerie des deux légions ait été si tardivement engagée, et que la cavalerie lourde se soit même soustraite au combat: de toute la bataille, la cavalerie des deux légions reculentn'avait en effet joué qu'un rôle minime et n'avait presque rien tenté. Ce fait curieux tient sans doute dans la composition des rangs des chevaliers: il s'agit en effet des plus riches paladins, capables de posséder destrier et armure, et donc souvent issus de la noblesse locale. On comprend alors que l'église soit plus frileuse à engager, et surtout à risquer inutilement cette arme, pourtant si stratégiquement avantageuse.<br> Quand la nuit tomba sur Thelore, le maréchal rappela ses troupes et ordonna que l'on se prépare à marcher vers l'est. Les blessés les plus graves furent laissés aux habitants de Thelore, dont les propriétés avaient été protégées et qui acceptèrent volontiers de prêter main forte. Cette générosité de la population locale fut récompensée: avec ses blessés, le maréchal laissa une forte somme en pièces d'or, s'assurant ainsi du bon traitement de ses soldats que l'on reviendrait chercher après la campagne. Le colonel Fournier, blessé, fut désigné pour gérer cette garnison de blessés jusqu'au retour du corps; il laissa donc le commandement de son régiment au commandant Kelerman. Dès le surlendemain, le corps des maréchaux reprit sa marche. De leur coté, les suit mais reste déployé chevaliers de la lumière, de granit et de jade se rassemblèrent en ordre une colonne de 3 000 hommes, qui entama une retraite vers l'est, avant de batailleretenter un mouvement offensif.<br>(présentBilan de la bataille: Pencroff)'''Victoire tactique et stratégique des impériaux''', destruction des légions de jade et de granit exception faite de leurs chevaliers. Création d'une "Colonne" de chevaliers de l'église de 3 000 hommes à partir des restes des deux légions détruites.<br>