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Astrid Beaumanoir

6 octets ajoutés, 17 janvier 2023 à 19:36
Si la marche était moins animée que sa dernière sortie, la troupe retenant un sérieux constant auquel Astrid s'était rapidement habituée, elle ne pouvait se retenir de faire voyager ses pensées. Les premières étapes de la route lui étaient trop familières, et elle ne pouvait retenir de sentir son cœur monter dans sa gorge en voyant le pont de Novi menant vers les plaines d’[[Arcande]]. La nuit fut brève, mais la troupe reçut un dernier moment de répis avant la suite du voyage, et Astrid en profita pour rendre visite une fois de plus à l’église locale. A l’aube du lendemain, la troupe reprit son chemin, la marche poussée pour arriver aux abords de la forêt du Lys. Astrid ne put retenir l’angoisse en voyant les haut sapins devant elle, la brume rodant autour des troncs et fondant à la sortie du bois, couvrant les bottes des soldats d’une épaisse couverture nuageuse. Une partie d’elle voulait fuir le plus loin possible, abandonnant toute raison et contrôle de ses émotions. Les douze mois depuis son extirpation des griffes de la brume n’avaient pas réussi à effacer de sa mémoire les visages de ses anciens compagnons. Mais une autre partie d’elle, la nouvelle, imaginait les couleurs que pouvait émettre un brasier de cette ampleur, les étincelles illusoires scintillant dans ses yeux. Elle fut prise par surprise quand son sergent la rappela à l'ordre, la réveillant de sa stupeur, et qu’elle aida les autres troupiers à mettre en place leur tentes.
[[Fichier:Champagne de filranmel 2.png|vignette|250px|Rêves de la forêt du Lys en feu.]]
Le sommeil lui vint difficilement, ses pensées fixées sur sa nouvelle envie de mettre le feu à la forêt. Elle fantasmait sur la lumière qui en émanerait, la chaleur exsudée par le brasero, le cris des bestioles y existant qui agoniseraient sous le joug des flammes. Il y avait une certaine beauté dans l’imaginaire de la jeune fille, une scène presque idyllique d’un inferno divin ravageant la terre, les flammes engloutissant les démons de ses cauchemars. Bercée par le craquement d’un feu de camp pas loin de sa couche, elle s'endormit lentement.
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