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Astrid Beaumanoir

49 octets ajoutés, 24 décembre 2022 à 02:22
Petras ordonna la troupe de se former autour du canon que le peloton escortait ainsi que la préparation de ce dernier pour tirer. Les artilleurs logisticiens se mirent aussitôt à leur besogne, pendant que le peloton, réduit à 18 fusiliers, forma un carré maladroit autour de ce dernier, les museaux de leurs armes pointés vers un ennemi invisible. Un autre membre difforme se projeta contre la troupe, s'emparent d’un autre soldat. Cette fois-ci, une poignée de coups de fusils résonnèrent en réponse, accompagnant les cris d’angoisse de la victime. Un long cri strident retentit en parallèle, un son uniquement descriptible comme le mélange entre le coassement d’un crapaud au son que fait le tronc d’un arbre quand il fend et l’inspiration du dernier souffle d’un mort. Ce son, malsain et inexplicable, était la dernière goutte pour la troupe, et la panique commença à se propager. Deux soldats prirent aussitôt la fuite, les jambes à leur cou, en direction du camp. Mais leur fuite fut courte, leur corps soudainement levés dans la brume et leurs voix s'éteignirent aussitôt leur silhouettes disparues.
Une nouvelle rafale fut déchargée, cette fois-ci Astrid y prit part. Mais les projectiles s’enfoncèrent dans la brume sans toucher quoi que ce soit. Pendant qu’elle se dépêchait de recharger son arme, son compagnon de droit disparu sous ses yeux, emporté vers le haut, laissant pour unique preuve de son existence une botte au sol, suivi par une fine nuée rouge qui aspergea la troupe. Petras essayait tant bien que mal de tenir la troupe en ligne , mais ses efforts étaient vains. Elle regarda droit dans les yeux d’Astrid, tentant de la rassurer. Mais son geste de bonté fut un moment d’inattention, et elle ne vit pas la large patte difforme s’abattre dans sa nuque, la projetant vers l’avant, et écrasant son crâne sous le poids de la créature à qui appartenait le membre. Là où se tenait Rachelle Petras même pas une minute plus tôt trônait à présent une créature difforme d’au moins 3 mètres de haut et presque fantomatique, dotées de long bras biscornus et tentaculesque qui se séparaient en dendrites, de complexion noire comme de la fumée, “à la fois intangible et d’une opacité à toute épreuve”<ref>une description similaire tirée d'un rapport rédigé par un membre [https://www.minefield.fr/forum/topic/64458-accepté-shalaevar-chevalière-de l'ordre du Lys-la-brume/ Minefield.fr - Shalaevar, Chevalière de la Brume]</ref>, et une tête où autre qu’une masse difforme de flagelles et d'appendices ressemblant à une flamme fervente remuant continuellement de façon inexplicable, on ne distinguait qu’une série de grandes dents allongées, crispées ensemble, et dégoulinants de sang.
Astrid fut prise par la terreur à son tour, et se mit a courir vers l’arbre le plus proche, cherchant à mettre autant d’obstacles entre elle et la créature que possible et s’enfonçant dans la brume. Elle ne distinguait plus la route, ni les arbres, ni ses camarades, ni le monstre. Le silence presque instantané l’étouffa, n’entendant plus que les palpitations frénétiques de son cœur. Ses jambes l'abandonnèrent et elle s'effondra dans la boue, au milieu d’un champ abandonné. N’arrivant plus à se relever, couverte de boue et de sang, elle était convaincue que la mort venait pour elle, et était résolue à son sort. La créature n'avait fait aucune preuve de faiblesse, laissé aucun signe que le groupe l'avait même touché. Elle étudia son environnement, tentant tant bien que mal d’étudier sa situation, son esprit logique luttant contre toutes les fibres de son corps et tous ses instincts de survie qui lui disaient de fuir. Il n’y avait pas d’abris, pas de cachettes, pas de barricades. Elle était comme une génisse à l'abattoir, jeune, faible, et inconsciente de sa situation.
Astrid fut embarquée vers le camp et mise en récupération pendant presque deux semaines, mais les infirmiers de camp étaient incapables de sauver son œil. Mais les semaines n'apportèrent aucun repos à la jeune fille, qui ne voyait que la mort de ses collègues et de Petras en boucle tant dans ses rêves que lorsqu’elle était réveillée. Une fois capable de tenir debout, le capitaine la réassigna dans la section de surveillance du camp, de telle sorte à ce qu’elle puisse se remettre de son expérience traumatique. Mais tant bien que les autres soldats essayèrent de lui remonter le moral, peu réussirent à même tirer un seul mot de ses lèvres. Le 54 Pampélune de l’an 309, les survivants du 2e bataillon du 7e léger furent ordonnés de retourner au Fort Hérobrine pour quelques mois de repos. Sur le sentier du retour, ils croisèrent la relève, remplie de bleus qu’elle n’avait pas encore croisés. Serrant la cocarde de Petras entre ses mains, un léger sourire malsain se traça sur ses lèvres.
 
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