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Campagne des immaculés

3 138 octets ajoutés, 17 avril 2021 à 21:44
Vers six heures du matin, les 1e et 2e division du corps des maréchaux, appuyées par l'artillerie du corps, se présentèrent donc par l'ouest, face à la ligne de défense ennemie. Ces deux divisions n'étaient alors composées que des deux régiments d'impérial-grenadier, des deux régiments de fuiliers-grenadiers et du régiment de vélites-carabiniers; soutenus par les deux régiments de cavalerie lourde du corps, pour un total de 5 000 fantassins et 1 000 cavaliers. La cavalerie organique des deux divisions, à savoir les régiments de dragons d'asayaka et de threa-thaesi, avait été soustraite à ses unités d'origine pour renforcer la division d'avant-garde, à qui avait été confié la tâche d'opérer le débordement par le nord avec les deux régiments de tirailleurs-grenadiers, les deux régiments de hussards du corps et le régiment de dragons de Filranmel; formant une colonne de 2 000 fantassins pour 2 500 cavaliers. L'avant-garde, qui devait n'entrer en jeu qu'une fois le combat engagé et l'ennemi fixé, se tenait alors en retrait sur le flanc gauche du corps des maréchaux. Le Maréchal Pencroff, qui tenait cette fois à accompagner l'effort qui se voulait décisif au nord, se joignit avec ses mousquetaires à la brigade de hussards, dont il confia le commandement au colonel Armand d'Hubert.<br>
Vers huit heures, les deux divisions d'infanterie du maréchal se lancèrent en avant, en direction des lignes défensives des légions de l'église, qui s'étaient mises à couvert derrière des redoutes de terre. Ayant eu l'occasion de constater avec amertume l'inferiorité de son infanterie, taillée pour le combat au corps à corps, contre celle du corps des maréchaux; l'église avait fait le choix de ne pas exposer tout de suite ses fantassins. Elle comptait également sur les 4 000 chevaliers et 2 000 chevaliers bacheliers que comptaient ses rangs depuis le ralliement des 3 000 chevaliers rescapés de Thelore, et ces derniers étaient bien déterminés à combattre durant cette journée pour venger l'affront qui leur avait été fait lors de leur dernier combat. Le maréchal Pencroff s'attendait également à ce que les légions de l'église fassent usage de sa nombreuse et puissante cavalerie lourde, raison pour laquelle il avait laissé les régiments de maréchal-cuirassiers et de colonel-général-cavalerie en appui de son infanterie. Mais il savait également que ses fantassins allaient avoir un avantage de taille sur leurs adversaires si ces derniers n'accompagnaient pas leurs cavaliers par un appui d'infanterie suffisant, et il comptait sur l'égo des chevaliers, humiliés par leur fuite du champ de bataille précédent, pour motiver ces derniers à des mouvements inconsidérés. En cette matière, il semble qu'il avait vu particulièrement juste.<br>
Quand les divisions d'infanterie du maréchal, disposées en lignes par bataillons, arrivèrent au centre de la plaine, au milieu de ce qui semblait être des champs de blé fraichement labouré; la ligne de défense des légions sembla s'ouvrir, laissant en son centre une large brèche aux allures de couloir. Cinq-cents mètres séparaient encore les deux armées, mais le sol commença à trembler. Comme l'avait anticipé le maréchal, l'église s'était décidée à utiliser à son avantage ses troupes les plus puissantes et les plus fanatiques; et près de 6 000 cavaliers, dont 4 000 hommes en armure, vinrent former un véritable mur de centaures devant les 5 000 fantassins et 1 000 cavaliers du maréchal. A la vue de ces lignes de cavaliers, les fantassins ressérèrent leur étreinte autour de leur mousquets. Les lignes s'arrêtèrent brutalement, au centre des champs, complètement à découvert. Les fantassins du maréchal formaient alors deux lignes disposées l'une derrière l'autre: la première était formée des deux régiments d'impérial-grenadiers et du régiment de vélites-carabinier; et la seconde des deux régiments de fusiliers-grenadiers. Brutalement, ces deux linges se scindèrent en deux lignes chacune: un bataillon de chaque régiment s'avança, tandis que l'autre rétrograda, de manière à ce que deux lignes en dents-de-scie furet formées. Les chevaliers et les bacheliers de l'église ne comprirent pas ce mouvement, que la distance et leur point de vue ne permettait pas de bien figurer. Ils saisirent cependant que les fantassins du maréchal adoptaient là leur poste de combat et qu'ils ne comptaient pas se rapprocher d'avantage: l'heure était venu de charger.<br>
Témoins de ce carnage, les 2 000 bacheliers, qui se trouvaient derrière les chevaliers, se détournèrent pour tenter un contournement par le nord des lignes. Mais, alors qu'ils entreprenaient ce contournement pour tenter de faire céder les carrés, ils rencontrèrent les deux régiments de cavalerie de réserve des maréchaux, qui se ruèrent sur eux. Un violent combat de cavalerie se déclencha au nord des carrés d'infanterie, durant lequel les cuirassiers et les grenadiers-à-cheval se rendirent maitres des bacheliers, qui durent battre en retraite l'épée dans les reins. Voyant leurs ennemis prendre la fuite, le régiment de maréchal-cuirassiers se lança en effet à leur poursuite, tandis que le régiment de colonel-général-cavalerie se portait au devant des carrés, pour empêcher la retraite des chevaliers.<br>
Vers dix heures, constatant l'échec cuisant de leur mouvement de cavalerie et le risque de leur annihilation, les deux légions se décidèrent à quitter leurs redoutes pour appuyer leur charge par leurs unités d'infanterie. malheureusement, à l'instant ou ils quittèrent leurs abris, les deux régiments de tirailleurs-grenadiers, qui avaient contourné par le nord, apparurent sur leur flanc. Pire, les trois régiments de dragons du maréchal suivaient ce mouvement et menaçaient l'infanterie des légions, qui étaient déployées vers l'ouest et se trouvaient en plein mouvement. Les tirailleurs-grenadiers, déployés sur quatre lignes de bataillons, entamèrent une progression par roulement, tirant une salve et avançant tour à tour. Ce mouvement, effectué sur un flanc des lignes des légions, fixa la droite de leur ligne, alors que le flanc gauche qui se trouvait du coté du fleuve poursuivait son avancée. L'évêque Ulysse, comprenant qu'il fallait immédiatement cesser la marche en avant au risque d'être complètement flanqués; fut passer l'ordre de s'arrêter sur toute la ligne, et ordonna à toute l'infanterie de la légion de l'ouest, sur le flanc droit, de se déployer face aux tirailleurs du maréchal. Il ordonna ensuite à la légion de l'est de se replier sur les redoutes, avant que les 1 500 dragons du maréchal ne lui coupe la voie. Ce mouvement inégal des deux légions, l'une se fixant vers le nord et l'autre rétrogradant vers l'est, créa une brèche entre leurs deux lignes. Le maréchal Pencroff, qui venait de déboucher derrière les tirailleurs avec ses deux régiments de hussards...<br>
Vers onze heures, le maréchal Pencroff, qui venait de déboucher derrière les tirailleurs avec ses deux régiments de hussards, remarqua la brèche et fit mouvement vers elle, tout en ordonnant aux dragons de se placer au centre de la plaine, pour empêcher définitivement toute retraite des chevaliers et des bacheliers pris dans le piège des carrés d'infanterie. Puis, approchant de la brèche, il lança ses hussards au galop pour forcer le passage, et se positionner entre les deux légions. Il n'avait alors que 1 000 cavaliers avec lui, mais savait que l'ennemi, dont les lignes étaient au bord de la rupture, cèderait si la communication entre ses deux légions venait à être rompue. En effet, quand ils virent les hussards du maréchal se ruer vers la brèche, les évêques des deux légions perdirent le contrôle de leurs lignes. Les anspessades rouges, des fantassins légers qui tenaient tant bien que mal le rôle de chainon entre les deux légions, furent violemment prises à partie par les hussards et partiellement massacrés. Une partie d'entre eux fut prise de panique et se débanda, entrainant avec elle toute la légion de l'ouest, qui subissait depuis plus d'une heure déjà le feu des tirailleurs-grenadiers. Toute la légion de l'ouest reflua donc en désordre vers l'arrière des lignes de l'église, à l'est, laissant la légion de l'est isolée au bord du fleuve de la veine noire. Cette dernière légion, constatant la retraite de son alliée, n'eut d'autre choix que de rétrograder, en bon ordre cette fois, tenue par l'évêque Ulysse. constatant ce mouvement, le Maréchal ordonna aux tirailleurs-grenadiers de venir se ranger dans la plaine, aux cotés des dragons, et d'y former le carré. Les chevaliers et les bacheliers des légions étaient définitivement perdus et privés du soutien de leurs troupes, et le maréchal se rapprocha à plusieurs reprises des fuyards avec ses hussards, pour les empêcher de se reformer. Cependant, considérant que l'infanterie des deux légions était encore bien trop nombreuse et que ses propres lignes étaient immobilisées, il ne put se résoudre à poursuivre, et laissa s'échapper les anspessades et spadassins qui en demandèrent pas leur reste.<br>
 
Vers midi, alors que le soleil arrivait à son zenith, il ne restait dans la plaine que le corps des maréchaux et les derniers chevaliers, condamnés à une perte inévitable au milieu des carrés d'infanterie. Les bacheliers, eux, avaient tous été massacrés par les régiments de cavalerie de réserve du corps, qui n'avait en retour essuyé que peu de pertes. Plusieurs chevaliers, leur monture tuée, réussirent à s'extraire à pieds des carrés d'infanterie et tentèrent de fuir, mais furent abattus par ls dragons, qui riaient de voir ces paladins couverts de boue tenter de s'enfuir à toutes jambes. De plus, les ordres du maréchal étaient formels: les soldats de l'église de la veine-noire n'avaient pas accordé la moindre pitié aux habitants de Lupek, aucune pitié ne leur serait donc accordée en retour.<br>
Ralliant les dragons, le maréchal ordonna au régiment de vélites-hussards de suivre, à distance raisonnable, les deux légions en fuite pour connaitre leurs mouvements.
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