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Campagne des immaculés

5 801 octets ajoutés, 17 août 2021 à 04:19
Quant à la cavalerie du corps, les 1500 dragons ayant été réquisitionnés pour combattre à pieds, il ne restait plus que 1000 cavaliers lourds des régiments de maréchal-cuirassier et colonel-général-cavalerie ainsi que les 1000 hussards du corps. La cavalerie loure fut stationnée sur l'arrière du dispositif, prête à se porter à l'aide des fusiliers-grenadiers sur le point chaud ou à assister les tirailleurs-grenadiers en cas de mouvement sur l'aile droite ennemie. Les hussards, eux, furent réunis sur l'arrière du village, prêts à tenter une sortie à la première occasion.<br>
Pour ce combat, qui s'annonçait musclé, le maréchal Zorn décida de commander en personne les unités de fusiliers-grenadiers qui allaient vraisemblablement recevoir le premier coup d'estoc du duc von Bonlieux. Le maréchal Pencroff, de son coté, décida de se tenir près des tirailleurs-grenadiers et de ses hussards, attendant une fenêtre pour envoyer sa cavalerie ou pour renforcer ses fantassins.<br>
Enfin, l'artillerie du corps fut retirée des extérieurs directs du village et disposée dans les rues, chargée à mitraille, notamment sur les lignes des fusiliers-grenadiers. Quelques batteries furent disposées près des tirailleurs-grenadiers pour appuyer leur défense, et une batterie d'artillerie à cheval fut gardée en réserve pour tenter, si une opportunité s'ouvrait, de détruire les canons de Fersen.<br>
 
Vers quinze heures, alors que le bombardement ennemi battait son plein, le duc von bonlieux passa à l'assaut sur le village. Marchant en tête de sa colonne aux cotés de sa cohorte de pionniers, il se rua sur les murets qui encadraient la bourgade et derrière lesquels se tenaient les soldats des 1er et 2e régiments de fusiliers-grenadiers. Immédiatement après que les troupes ennemies eurent quitté le relief qui les abritaient, les colonnes furent accueillies par une mousquetade nourrie. Par salve, dans un premier temps, les soldats du corps fauchèrent les premiers rangs adverses, qui n'en reculèrent pas pour autant. Menées par le duc, les pionniers, qui étaient tous de solides combattants aguerris et formés au travail de sape en première ligne, chargèrent avec rage. En quelques minutes, malgré les pertes effroyables que subissait leur cohorte, ils se rapprochèrent des murets de pierre. Poussés par les 5 à 6000 hommes qui les suivaient en colonne, ils s'écoulaient comme un torrent vers les défenseurs du village, qui répondirent par le feu-à-volonté. Le champ de bataille se noya rapidement dans un brouillard blanc que vomissait les mousquets, alors que les premiers coups de pioche dans les murs se faisaient entendre. Au milieu de ses hommes, le maréchal Zorn ramassa un mousquet sur le corps sans vie d'un fusilier, et se joignit à la ligne. Plusieurs fois, sa garde rapprochée tenta de le faire revenir en arrière, sans succès. Derrière les combats, rangés fébrilement en bataillons, les soldats d'élite des régiments d'Impérial-grenadiers attendaient d'entrer dans la fournaise.<br>
 
De son coté, le maréchal Pencroff ne resta pas oisif. Quand le duc von Bonlieux débuta son attaque sur le village, il sut que l'aile gauche ennemie était au contact du maréchal Zorn et de ses régiments. Sachant cette aile ennemie fixée, il savait qu'il lui suffisait de pousser sur l'aile droite pour la faire fléchir, puis rompre. Malheureusement, il ne disposait pour cela que de 3000 fantassins et 1000 hussards à opposer aux 4000 fantassins et 1000 cavaliers du duc von Wurmseer. Si il savait que les soldats d'élite du corps des maréchaux pourraient facilement vaincre à 1 contre 2 et qu'il pouvait théoriquement affronter la légion Wurmseer sans problèmes, il ne pouvait cependant pas raisonnablement dégarnir sa propre aile pour mener un assaut total, sans réserve suffisantes. Il se résolut donc à faire mouvement vers l'aile droite ennemie pour faire feu sur ses lignes sans tenter le contact dans un premier temps, de sorte à prendre l'initiative sur elle et endiguer un éventuel bond en avant de sa part. Cela l'obligeait, en revanche, à utiliser ses trois régiments d'infanterie, mais allait sans doute soulager le maréchal Zorn.<br>
Evidemment, il restait également en réserve les 1000 cuirassiers de la cavalerie lourde; mais les maréchaux avaient convenu de ne les utiliser qu'en dernier recours, au cas ou l'aile du maréchal Zorn ou du maréchal Pencroff serait enfoncée. Il était donc exclu de les employer pour appuyer une manœuvre hors du village, à plus forte raison sur les collines ou l'artillerie de Fersen était encore déployée. Car ce qui genait le plus le maréchal Pencroff, ce n'était pas tant la présence de soldats en surnombre, que ses propre hommes dépassaient de loin; mais la présence de canons en grande concentration sur la colline. Attaquer de front pareille batterie serait suicidaire, il fallait tenir depuis les murs du village.<br>
 
Vers seize heures, grâce à la défense acharnée du maréchal Zorn et des fusiliers-grenadiers, l'assaut du duc von Bonlieux semblait patiner. Mais malgré leur tenacité, les troupes des maréchaux ne purent que constater l'état de destruction avancé des murets de pierre qui, criblés de balles et de coups de pioche, ne demandaient plus qu'à céder. Le moral restait cependant au beau fixe, encouragé par la présence des maréchaux; et il semblait évident que les troupes de Fersen avaient jusqu'alors subies près du double des pertes du corps. La plaine qui bordait le village était couverte des corps des pionniers et des lansquenets du duc von Bonlieux, et leurs attaques se faisaient de plus en plus lentes; bien que l'on put craindre que la rupture prochaine du mur ne ranime leur rage. Du coté du maréchal Pencroff, la ligne droite ennemie et sa ligne se livraient une guerre d'attrition méthodique. Les soldats des deux camps, à couverts derrière les murs du village et derrière le talus qui le bordait, s'arquebusaient à tout va. Le maréchal lui-même, ayant saisi un mousquet sur un mort, tirait sur tous ceux qui passaient à sa portée, arguant qu'il offrirait un sabre d'honneur à tous ceux qui touchaient une tête. Les coups de feu claquaient de part et d'autre, emportant des malheureux dans les deux camps, bien que la légion Wurmseer eut à souffrir des plus nombreuses pertes. En effet, il faut noter que l'aile du maréchal Pencroff était composée de deux régiments de tirailleurs-grenadiers et d'un régiment de vélites-carabiniers; qui avaient tous la réputation de recruter parmi les meilleurs tireurs du corps. Outre ces fins-tireurs, le maréchal était aussi appuyé par 200 mousquetaires qui, ayant démonté, faisaient la démonstration de leurs talents d'adresse. <br>
 
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