Finalement, devant la dégradation de la situation politique du royaume et dans l'urgence de trouver une solution avant les grandes récoltes et la levée des taxes, la Reine-veuve ordonne la mise en place d'un moratoire destiné à remettre le choix du nouveau monarque à la fin du semestre.<br>
Mais alors que le parlement, les deux héritiers royaux et le duc semblent s'y résoudre, le général Hippomene, peu désireux de laisser aux nobles le temps de s'accorder, décide alors de leur damer le pion. Sans le moindre mandat, il organise un grand plébiscite destiné au tiers-état.<br>
Invités à donner leur avis sur les prétendants au trône, les sujets du royaume se déplacent en masse en capitale. L'état, pris de court, ne peut pas s'opposer de front à l'initiative du général, et doit laisser-faire pour ne pas s'attirer l'animosité de la foule, alors nombreuse.<br>
Sans surprise, bien que le Dauphin et la Princesse recueillent de nombreuses voix, la faction républicaine sort renforcée en première place de ce vote populaire. Légitimités, les républicains entrent donc pleinement dans la course pour le trône, au grand déplaisir de la noblesse.<br>
Le duc, grand perdant de ce suffrage, sort humilié de cet épisode. Parmi les nobles, sa faction devient alors extrêmement véhémente à l'égard du parti roturier. Dès le lendemain, en séance de la chambre des seigneurs, il exige l'arrestation immédiate du général et la dispersion par la force des groupes populaires encore présents en capitale. Les factions du Dauphin et de la Princesse s'y opposent dans le souci d'éviter une escalade de la force. Finalement, le parlement rejette sa demande.<br>
Humilié une seconde fois, le duc utilise son dernier recours: sa relation avec la Reine-veuve. Cette dernière, qui cherchait justement à faire la démonstration de son pouvoir en contrepied du parlement, accepte sa requête et déclare le général Hippomene hors-la-loi. Pour faire revenir l'ordre dans la capitale, elle mobilise également la maison militaire du roi; mais la situation dégénère alors totalement. En effet, si la noblesse et la population avaient jusque-là eu l'occasion de montrer leurs inclinations, tous découvrirent alors que les mêmes tourments déchiraient l'armée.<br>
Une part toute entière des troupes, composée en majorité de soldats et d'officiers roturiers, refusa de brutaliser la foule et fit sédition. Devant cette rébellion manifeste, la noblesse fut prise de court et se trouva soudainement à la mercie d'une part de sa propre armée qui circulait sans contrôle dans la capitale.<br>
Pour contrer cette rébellion, pourtant encore pacifique, les nobles les plus alarmés réclamèrent rapidement une intervention de l'état; mais tous furent rapidement ramenés à la réalité de leur situation: ils n'avaient toujours pas de régent légitime. Pire encore: l'intervention de la Reine-veuve avait provoqué la sédition de la moitié de l'armée, aussi était-il urgent de désigner le prochain souverain.
Et puisqu'il semblait impossible de départager les trois factions nobiliaires, il allait falloir que le Dauphin, la Princesse ou le Duc fasse la démonstration de son autorité en venant à bout de la crise. Pour cela, dans ce qui allait tourner en véritable compétition, chaque prétendant au trône s'entoura d'une armée de fidèles, pour faire revenir l'ordre dans le royaume et rallier autour de lui le plus de troupes.<br>
=== Escalade militaire ===